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17 novembre 2010

L'identification au robot


Plus nous serons capables d’assumer la vie sous toutes ses formes, et moins nous serons tentés de lâcher la proie pour l’ombre en nous détournant du présent pour courir après une vulgaire illusion de perfection.
(Charlotte Joko Beck, Soyez zen) 
À la lumière du chapitre précédent, on constate que le job du corps physique est de bouger, celui du corps émotionnel, de désirer/ressentir, et celui du corps mental, d’enregistrer et de penser. Le cerveau mémorise des données sensorielles que les corps mental et émotionnel interprètent. Si nous sommes inconscients, nous réagissons physiquement sans la participation de la raison et encore moins de l’intelligence supérieure. (Être inconscient, c’est tout simplement ne pas savoir – réaliser – ce qu’on fait, c’est-à-dire être incapable d’évaluer la portée de ses actes. – Charlotte Joko Beck)  

Ce robot bioénergétique (tout de même très sophistiqué) est assujetti à ses hormones ainsi qu’au conditionnement mental et émotionnel de l’atmosphère générale de la planète. Or, nous pouvons ignorer ce fait pendant de nombreuses incarnations, et conséquemment éprouver de la difficulté à bien gérer ce matériel.

La nature génétique et électromagnétique de l’automate le rend perméable à une foule d’émotions contradictoires dues à la fluctuation de ses humeurs, de ses préjugés et de son bagage d’incarnations. On admet communément que le robot biologique hérite de traits génétiques qui par définition sont invariables. Par exemple, nos gènes nous poussent à être égoïstes en raison de la survie. Néanmoins, nous ne sommes pas obligés d’obéir toute notre vie à cette mécanique; il est simplement plus difficile d’apprendre la générosité et la coopération avec des gènes programmés pour donner dans l’égoïsme.

«La quantité d’impressions qui s’accumulent en nous est imposante. Les psychologues spécialistes du comportement ont estimé que les signaux verbaux acquis grâce à nos parents dans notre tendre enfance, qui continuent à défiler dans nos têtes comme des bandes magnétiques usagées, correspondent à eux seuls à plus de 25 000 heures de pur conditionnement.» (Dr Deepak Chopra, Esprit éternel et Corps sans âge, L’alternative quantique à la vieillesse; Stanké)

L’homme est le seul animal dominé par des valeurs culturelles, transmises d’une génération à l’autre. Le niveau de raffinement émotionnel et mental du robot dépend exclusivement de son environnement culturel et éducationnel(1).  

Notre laboratoire mental peut s’approprier à volonté autant de stupidité destructrice que de saine créativité, et chacun a le droit de rester branché en permanence sur la connexion USB du coq-à-l’âne collectif. Beaucoup de gens qui se vantent d’être «eux-mêmes» fonctionnent à leur insu par pilotage automatique; et malheureusement, leur répertoire de favoris se limite souvent à Paranoville et Pornoville.

Depuis des décennies, l’on s’évertue à solliciter nos sens, voire, à en abuser. Il suffit de regarder la télévision ou de naviguer sur Internet pour se faire une idée du nombre de handicapés émotionnels qui hantent ces réservoirs d’émotivité irrationnelle et d’incontinence affective. On peut aussi noter la multitude de placards publicitaires qui agressent notre champ visuel en permanence. Une image vaut mille mots, dit-on. La médiatisation audiovisuelle s’avère le plus puissant et le plus dangereux instrument de contrôle psychique. On suscite des émotions, des pulsions et des désirs de tous acabits qui gardent la majorité des gens dans une constante agitation. Il faut de fichus bons mots de passe si l’on veut se préserver des cracks et des hackers; l’on peut aussi fermer ses ports d’entrée et user d’Ad-Watch et de Spyware énergétiques.

La stimulation à tous crins se vend à gros prix. Toutes les drogues, légères ou dures induisent des habitudes comportementales spécifiques poussant à la consommation irréfléchie. Ces drogues provoquent une lucidité artificielle de courte durée – un «peak» énergétique – ayant pour but de chasser le down émotionnel. Par conséquent, nous cherchons toujours plus d’excitation. La surconsommation de drogues de toutes sortes (incluant les sports extrêmes, le travail, le sexe, la télévision, Internet, le jeu, etc.) fournit rapidement des stimulations intenses. Vu l’accoutumance, tout comme avec les tranquillisants ou les stimulants, il faut augmenter la dose pour obtenir l’effet désiré (voyez «La quête du plaisir» ci-après).

Auriez-vous, par hasard, remarqué comme la peur est une drogue stimulante? Or, stimulation n’est pas synonyme de plaisir.

La peur entraîne une surproduction d’adrénaline et produit des chocs électriques dans tout le système nerveux. Ces chocs éveillent une dépendance car ils donnent l’impression d’être plus «vivant». Nous nous créons toutes sortes de mises en scène barbares en vue de reproduire cet effet; tel que je l’ai déjà mentionné, les chansons violentes et les films d’horreurs n’ont pas d’autre fonction. Dans la vie de tous les jours, notre sensibilité est tellement émoussée que généralement seuls les gros drames peuvent nous exciter.

Pourquoi choisissons-nous des partenaires (tous domaines inclus) qui nous font la vie dure? Parce que nous raffolons des montées d’adrénaline que procure la peur. Si nous ne décidons pas de nous débarrasser de notre dépendance à ces scénarios destructeurs, nous continuerons de susciter des relations malsaines et des maladies graves qui nous empêcheront de réaliser tout notre potentiel.

Pourquoi consommons-nous tant de drogues? Parce qu’en essayant de tout contrôler la pression sociale devient si intense que paradoxalement nous voulons perdre le contrôle pour éviter d’exploser.

Des rapports de recherche scientifique montrent que c’est le cerveau qui commande la sécrétion des hormones du désir. Le corps émotionnel déclenche le processus à chaque fois qu’une perception, une image, une sonorité, une odeur ou une sensation tactile fait appel à la mémoire d’un plaisir associé à une personne, un contexte ou un objet. Car le désir est fonction de la mémoire(2). En fait, ce n’est pas tant l’objet du désir (personne ou chose) qu’on veut retrouver que la satisfaction émotionnelle éprouvée à son contact. Faut-il préciser que plaisir n’est pas synonyme de bonheur 

Heureusement, les scientifiques ont aussi noté que les objets de désir se modifiaient au cours de l’existence (et j’ajouterais des existences) par l’apport de nouvelles perceptions et connaissances. (À ce propos, l’individu qui termine son cycle d’incarnations se sent parfois désenchanté lors de sa dernière vie car la nature de ses désirs ne trouve pas d’écho ni de débouchés dans le monde physique. Par conséquent, il peut lui être difficile de se réaliser en matière d’abondance et de succès puisqu’il n’y voit plus d’intérêt. Par analogie, cela ressemble à ce qu’éprouvent les personnes âgées à la fin de leur vie.)

Les humains possèdent tous le même système hormonal, alors, comment se fait-il que tous n’aient pas les mêmes goûts et préférences? Le lavage de cerveau du milieu socioculturel et l’expérience individuelle du plaisir déterminent notre réponse aux stimuli. Par exemple, la photo d’une pin-up en g-string sera à coup sûr perçue différemment par le garagiste du coin et le chasseur de têtes pour qui un crâne aurait peut-être plus d’attrait.

Parenthèse sur la sexualité.
La sexualité est notre instinct le plus primaire et de loin le plus facile à exploiter. L’industrie du sexe l’utilise à grande échelle pour faire croître la dépendance, car cela rapporte gros. Par toutes sortes de moyens, l’on invite le mental à se centrer sans relâche sur l’activité sexuelle en la juxtaposant à presque tous les aspects de la vie courante. L’individu qui ne maîtrise pas ses corps physique et subtils est facile à droguer et à manipuler (physiquement, chimiquement, émotionnellement, mentalement) et il donnera dans le fast-food sexuel sans hésitation.

Notre sexocratie conditionne les gens, directement et indirectement, pour qu’ils pensent «sexe» quand ils se rencontrent. La télévision, le cinéma, les livres, les magazines, la radio, Internet, bref, presque tous les médias poussent les gens à imaginer sans cesse toutes sortes de mises en scène sexuelles (peu importe qu’ils les manifestent physiquement ou non). Chez plusieurs, ces fantasmes sont rejoués mentalement en continu. Le comportement sexuel de notre culture est tellement instinctuel que le moindre geste amical peut être interprété comme une ouverture ou une provocation sexuelle; s’il provient d’une personne du sexe opposé, alors là, les attentes et les chimères démarrent – totalement absurde.

Cette épidémie a atteint une telle proportion que, où que nous allions, où que nous regardions, nous butons sur des sous-entendus, des insinuations et des incitations qui tiennent du harcèlement sexuel. Du sexe mur à mur, commentait une sexologue. Si l’on est quelque peu clairvoyant ou kinesthésique, il est facile de «voir» ou de «ressentir» les projections mentales sexuelles des gens en public – un genre de drague psychique ou d’encan silencieux… L’intrusion peut parfois être aussi pénible (à un autre niveau) que le viol physique car elle se fait sans le consentement de la victime; un flagrant manque de respect.

La banalisation du sexe, c’est-à-dire l’habitude de considérer la compulsion et l’obsession sexuelles comme «normales», et de voir la vie uniquement sous cet angle, a pris une ampleur déroutante. En vérité, on nous traite comme des chiens de Pavlov, et plusieurs en bavent un coup. Des recherches en psychologie ont démontré que les hommes éprouvent des désirs sexuels (ou ont des pensées sexuelles) à toutes les sept minutes.

Si un homme veut coucher avec une femme qui l’attire, mais qu’il ne connaît même pas, ce n’est certainement pas parce qu’il l’aime. Il s’agit d’une pulsion biologique (de reproduction) aiguillonnée par la mémoire cellulaire tribale ou par la publicité; en réalité, il est la proie d’un el niño hormonal.

La relation basée sur l’attraction sexuelle tient rarement la route car elle provient d’un flot initial d’adrénaline qu’on prend à tort pour de «l’amour» - ce fameux coup de foudre. L’émotion et l’attachement associés à l’acte sexuel causent cette confusion. Qui plus est, les mœurs socioculturelles exigent qu’on cimente ce genre de lien sous forme de contrat, parfois combiné à un gain financier ou à un statut social. On en oublie généralement les répercussions émotionnelles néfastes (quant aux conséquences spirituelles, on ne soupçonne même pas une telle possibilité).

Souvent, deux individus décident arbitrairement qu’ils «ont beaucoup en commun»; ce qui est faux la plupart du temps puisque ni l’un ni l’autre des partenaires ne présente son vrai visage. Chacun essaie de deviner l’autre et de s’ajuster au moule afin de se qualifier pour le prix –  le sexe, l’argent, le glamour ou le prestige par exemple.

L’accouplement assure temporairement un ou plusieurs de ces aspects de la vie matérielle :
• la sécurité sexuelle
• la sécurité affective 
• la sécurité financière
• la résolution de karmas.  

Nous jouons avec les relations de couple comme on joue à la roulette russe. Bien souvent, c’est la stupidité, l’égoïsme, la peur et les intérêts qui unissent les partenaires; il est rare que l’amour vrai fasse partie du contrat. Ces liens choisis par l’ego n’apportent guère de bénéfices, si ce n’est celui de d’apprendre à devenir plus sélectif.

Quoiqu’il en soit, nous aurions intérêt à choisir des partenaires ayant un maximum d’affinités, non seulement en matière de goûts et de façons de vivre, mais surtout en matière de valeurs profondes (spirituelles ou autres). Ces relations dureraient probablement plus longtemps et nous donneraient l’occasion de transformer l’attachement émotionnel/sexuel en amour inconditionnel.

Si le sexe n’est plus uniquement un mode de reproduction, il devrait idéalement être l’aboutissement d’un sentiment profond réciproque, peu importe la longévité de la relation. Le sexe peut certainement être une excellente façon d’exprimer l’amour, mais ce n’est pas de l’amour. Contrairement à l’amour émotionnel, l’amour vrai (authentique, inconditionnel) n’est pas orienté vers le sexe. (Voyez le chapitre L’amour et la compassion)

Un autre point majeur à considérer est que la relation sexe/émotion oblige involontairement les partenaires à partager leur bagage karmique. Car la relation sexuelle fait en sorte que les partenaires installent de part et d’autre un réseau de connexions énergétiques dont les plus résistantes se situent au niveau des chakras inférieurs (1er : volonté de survie, 2e : sexe/émotion, 3e : luttes de pouvoir). Ce réseau restera en place, même après une rupture, jusqu’à ce qu’on décide consciemment de le démanteler. Lorsqu’un individu multiplie les partenaires sexuels, l’accumulation de fils raccordés aux plexus inférieurs peut devenir très encombrante, surtout si ces relations incluaient une dépendance toxique quelconque. (Voyez le chapitre Hygiène énergétique)

Quant au karma sexuel(3), il est inutile d’élaborer sur les désirs obsessifs et le manque de maîtrise sexuelle (avec leurs dérivés – orgie, inceste, pédophilie, sadisme, etc.) qui ravitaillent les malheureux karmas de culpabilité/vengeance de la majorité. Il arrive que des egos peu évolués coulent leur BAC sexuel… Nous sommes tous soumis aux pulsions sexuelles du système de reproduction de la planète; par contre, plus un individu est évolué, moins il est robotisé dans ce domaine.

J’aimerais citer La Mère (Ashram Aurobindo) au sujet de l’impulsion sexuelle :
«L’humanité a l’impulsion sexuelle d’une façon tout à fait naturelle, spontanée, et je pourrais dire légitime. Cette impulsion, naturellement et spontanément disparaîtra avec l’animalité… [Actuellement] l’impulsion la plus consciente dans une humanité supérieure, celle qui est restée comme une source de – béatitude est un grand mot – mais de joie, de délice, c’est certainement l’activité sexuelle. Elle n’aura absolument plus de raison d’être dans les fonctions de la nature quand le besoin de créer de cette manière n’existera plus… Mais ce que les anciens aspirants spirituels avaient essayé par principe – la négation sexuelle – est une chose absurde, parce que ce ne doit être que chez ceux qui ont dépassé ce stade et qui n’ont plus d’animalité en eux. Et elle doit tomber naturellement, sans effort et sans lutte, comme ça… c’est seulement quand la conscience cesse d’être humaine que cela tombe tout naturellement… Vouloir imposer cela à ceux qui ne sont pas prêts à cette transition, c’est absurde.» (La Mère, Notes sur le Chemin)

Il paraît donc indispensable qu’on en vienne à maîtriser l’ego pour se libérer, non pas de la sexualité elle-même, mais de la dépendance sexuelle prise pour de l’amour.
Fin de la parenthèse.

La quête du plaisir

All I want is more and more and more... Is that asking too much?
(Ashleigh Brilliant) 

Revenons à notre robot du désir tel que vu par la science. On a constaté que chez certaines personnes la satisfaction du désir favorisait la sécrétion de substances créant une stimulation semblable à celle des amphétamines. Or, comme pour les drogues exogènes, une accoutumance en résulte au bout de quelque temps. L’individu recherche de nouvelles sources d’excitation pouvant renouveler la récompense habituelle : la stimulation. Chez d’autres sujets, la satisfaction suscite la sécrétion de substances tranquillisantes comme les endorphines, par exemple. La «fidélité» envers l’objet initial du désir s’accroît par besoin d’obtenir la récompense habituelle : l’apaisement. Quoiqu’il en soit, l’on attend une récompense, la dépendance s’installe et l’on finit par se comporter en authentique junky.

Les temps sont courts à celui qui pense, et interminables à celui qui désire.
(Alain – Émile-Auguste Chartier)

La science a déjà prouvé que la pensée est fondamentalement énergie électromagnétique. Par conséquent, les idées, les émotions, les peurs, les anticipations et les désirs bons ou mauvais fixés dans notre champ électromagnétique (l’aura) attirent des énergies de même nature et augmentent leur potentiel de manifestation. La tradition ésotérique nous dit qu’on crée par la pensée et l’émotion aussi inconsciemment qu’on respire. Si c’est vrai, doit-on, comme une machine, répondre aveuglément à tout ce qui passe? Que cachent les masques de chair? Y a-t-il un pilote à bord de l’avion? QUI zappe le remote control? L’ego? 

La plupart des hommes sont incapables de se former une opinion personnelle mais le groupe social auquel ils appartiennent leur en fournit de toutes faites.
(Gustave Lebon) 

Nos perceptions fondées sur des croyances, des suppositions arbitraires et des consensus de groupes, auxquels nous adhérons aveuglément, affectent notre réalité quotidienne. Otages du désir, nous obéissons aux goûts, aux attirances, aux préférences et aux impulsions tyranniques de l’insatiable corps émotionnel. Cela fait partie de la nature humaine, certes, mais ce corps est à la merci d’un autre tyran : la satisfaction immédiate. Ces dictateurs nous mènent en barque et se fichent éperdument des conséquences de nos choix égoïstes dépourvus d’intelligence, de compassion et d’amour vrai.

Lorsque nous prenons réellement conscience de ce jeu, eh bien, nous pouvons commencer à en modifier les règles. Nous pouvons, dans la mesure du possible, choisir d’apprendre à penser par nous-mêmes en différenciant les besoins fondamentaux d’avec les besoins artificiels grossièrement et subtilement inculqués par le marketing médiatique. Voilà une excellente façon d’acquérir un minimum de pouvoir sur notre vie!

Si nous sommes subjugués par un désir, demandons-nous ce que la satisfaction de ce désir nous apportera. Est-il essentiel à notre bonheur? Le monde va-t-il cesser de tourner si nous ne l’obtenons pas? Est-ce vraiment important? Si oui, trouvons pourquoi. Pourrions-nous ainsi mieux distinguer s’il s’agit d’une manipulation socioculturelle, d’un choix vraiment personnel ou mieux encore, d’une suggestion/intuition du Soi authentique? 

«Avec un minimum de jugeote, on finit quand même par se rendre compte qu’on répète toujours les mêmes schémas. On cherche, mais pas forcément là où il faudrait, et on se retrouve toujours, et même de plus en plus souvent à la case de départ : la déception. Car cette quête incessante et multiforme ne sert qu’à camoufler notre mal-être, notre angoisse existentielle. On espère soulager cette douleur souterraine en se projetant vers toutes sortes de buts, en cherchant tous azimuts.
     Et puis, un beau jour, on commence à comprendre que si l’on a si mal, c’est parce qu’on se fait mal. Comment ne pas avoir mal à la tête quand on passe son temps à se taper la tête contre les murs? C’est en reconnaissant qu’on était soi-même à l’origine de ses souffrances qu’on trouve enfin la paix qu’on cherchait si désespérément. (…) Les désirs sont inépuisables. Or, on n’épuise pas le désir en lui cherchant toujours un nouvel objet mais en faisant l’expérience de ce qu’il cache. C’est ainsi qu’on prend conscience de la nécessité de la pratique spirituelle.» (Charlotte Joko Beck, Soyez zen, Pocket) 

L’on dit que la principale différence qui distingue l’humain de l’animal est sa faculté de raisonnement dont découle son libre arbitre(4). Par ailleurs, certains penseurs avancent que le libre arbitre serait une grande illusion : un robot ne peut pas avoir de libre arbitre! Sommes-nous réellement capables de penser par nous-mêmes?

Dans le magasin d’illusions terrestres les choses sont arrangées de telle manière que l’homme physique et mental a l’impression d’avoir son libre arbitre alors que la décision n’appartient qu’à l’homme intuitif et spirituel.
(Georges Barbarin)

Le rire est une autre distinction dont l’espèce humaine pourrait se servir à profit. L’humour et l’autodérision possèdent des vertus curatives qui sauveraient l’espèce plus efficacement que les médicaments. Les humains se prennent beaucoup trop au sérieux. La nature arrogante et vaniteuse de l’ego est à l’origine de la plupart des rivalités et oppositions qu’on rencontre sur terre.

L’illusion et le glamour

L’illusion, d’origine mentale, fait en sorte qu’un individu peut se retrouver totalement dominé par des pensées, des idées ou des concepts qui n’ont aucune valeur constructive. L’auteur Guy Finley donnait en exemple l’homme qui, étant convaincu que la pizza serait la source de bonheur du genre humain, déciderait d’ouvrir des pizzerias à tous les coins de rue, partout dans le monde.

Ce genre d’illusion est souvent teinté de fanatisme, tant dans les domaines de la pensée philosophique, religieuse, sociopolitique que purement matérialiste. Malheureusement, la plupart des gens achètent leurs idées au Wal-Mart de la conscience humaine, c’est-à-dire, aux entrepôts de l’illusion mentale.

Il peut arriver qu’une «bonne idée», issue d’une intuition réelle, se fraie un chemin à travers notre labyrinthe mental, mais, l’ego risque de la dénaturer. Il faut un mental clair, centré comme un laser et dépouillé de pensées négatives/destructives pour recevoir et interpréter correctement les intuitions véritables car pour le néophyte, la différence entre l’intuition et le désir personnel peut être difficile à démarquer.

La vanité est la plus petite des petitesses.
(Victor Hugo)

Les glamours dérivent d’illusions mentales amplifiées par le désir et l’émotion. Cette foire d’empoigne donne dans le brouillard des sentiments de supériorité et d’infériorité, de puissance et d’impuissance. Les magazines de mode Glamour, Vogue ou Vanity Fair portent bien leurs noms puisque la vanité, la séduction et la compétition sont à l’origine de la plupart de nos glamours. Voici les plus courants : 
force et beauté physiques; matérialisme; égoïsme; orgueil intellectuel et spirituel; sentiments de supériorité et d’infériorité; mépris, arrogance; étroitesse d’esprit; rigidité; idéalisme; fanatisme; obsession; attirance pour le conflit, opposition, guerre; manipulation; domination, pouvoir sur les autres; volonté d’imposer des goûts, valeurs, principes et idéologies; dictature politique; isolement (non pas solitude); besoin d’aimer, d’être aimé et populaire; apitoiement; fausse humilité; fatuité, vanité, narcissisme; complaisance; compulsion; sentimentalisme et romantisme; attachement affectif et sexuel. (Liste inspirée du livre Glamour: A World Problem, Alice A. Bailey) 

Nous investissons des années, voire une vie entière, à nous construire une image conforme à notre appartenance culturelle, sociale, spirituelle, ou à des contraires si nous y sommes rebelles. Le résultat est le même. Par la force des choses, nous nous identifions à une foule de valeurs subjectives :
Apparence physique
Famille, progéniture, amis, groupes religieux, sportifs et socioculturels  
Statut social et possessions matérielles
Facultés intellectuelles
• Perceptions émotionnelles
• Perceptions spirituelles

La conscience sociale nous propose des modèles «prêt-à-porter». Pourquoi se vêtir de carcans qui ne nous conviennent même pas? Dans une société matérialiste et compétitive comme la nôtre, l’étalage des distinctions matérielles et intellectuelles, sert, entre autres, à souligner les inégalités. Chacun craint d’être considéré comme un moins que rien. Il paraît que l’absence de classes sociales est le propre des tribus très primitives ou des civilisations ayant atteint un haut niveau d’évolution et de spiritualité. De toute façon, notre conception erronée des inégalités fait en sorte que nous évaluons l’extérieur plutôt que l’intérieur.

Ceux qui contrôlent l’économie mondiale entretiennent le sentiment de supériorité à grand renfort de conditionnement psychosocial. Pour envoûter les masses, les médias distillent des rêves et des fantasmes en quantité illimitée (24/24) accompagnés de clinquant tapageur et de flashs audiovisuels flamboyants. Tous nos corps, du plus dense aux plus subtils, absorbent comme des éponges ce flot d’énergie souvent destructeur. Il faut donc être sélectif, choisir ses connexions.

Et avec quelle quantité d’illusions ai-je pu naître
pour pouvoir en perdre une chaque jour!
(Émile Michel Cioran)

En conclusion, l’on peut se permettre d’examiner à fond notre réserve d’illusions et de glamours pour en dumper un peu au recyclage.  

L’être éveillé s’identifie à ce qui n’a pas d’identité.
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(1) À titre d’exemple :  
Sibérie, mars 2009 – Natacha, 5 ans, a été trouvée prisonnière d'un appartement délabré où vivaient son père et ses grands-parents qui ne s'en occupaient pas. L'enfant vivait pourtant sous le même toit, mais elle a surtout grandi au contact des animaux de la famille. Entourée de chiens et de chats, la fillette a très probablement été élevée par ces animaux, dont elle semble avoir copié le comportement. Lorsqu'elle a été découverte, elle se jetait sur les gens comme un petit chien et ne communiquait qu'avec le langage des animaux. «La fillette ne mange pas avec une cuillère, elle la met de côté et elle lape», raconte une responsable. «Aujourd'hui, quand j'ai quitté la pièce, elle a sauté vers la porte et a commencé à aboyer», a ajouté Nina Yemelyanova. «D'autres examens médicaux vont être menés. Le seul problème, c'est qu'à cinq ans elle ne parle pas. À cet âge, tous les centres moteurs, du langage se développent, de même que ceux agissant sur l'intellect, l'attention et la mémoire. Il va falloir un puissant programme d'accompagnement.»

(2) Les scientifiques ont découvert que le désir était fonction de la mémoire. Cette déduction peut se vérifier lorsqu’on voyage consciemment hors de son corps dans le monde astral. Car c’est effectivement via la mémoire ou le souvenir que nous éprouvons le simili physique du plan astral. Par exemple, quelqu’un qui n’a jamais bu de champagne sur terre, ne pourra pas, sur le plan astral, éprouver du plaisir en faisant semblant d’en boire puisqu’il n’a pas de référence. C’est la même chose sur le plan physique, lorsqu’on n’a jamais mangé de fraises on ne peut pas se souvenir de leur goût. (Voyez le Mini lexique : Plan astral)  

(3) Selon des statistiques de 2004-2005, il y aurait eu 1300 agressions sexuelles par jour au Canada, principalement dirigées contre les femmes et les enfants. L’on sait aussi que les auteurs de ces crimes sont souvent des personnes de l’entourage – conjoints, famille proche, voisins, etc. Je me permets de reproduire un extrait de la préface de l’éditeur du livre La prostitution africaine en Occident : vérités, mensonges, esclavages, d’Amély-James Koh Bela :  
C’est dans le milieu de la prostitution qu’il est possible de constater à quel point l’esprit sadique et fertile de l’homme est capable de produire des aberrations qui vous donnent des urtications. Femmes, hommes et enfants de tous âges sont prostitués ou se prostituent dès qu’ils sont installés en Occident. La vue des billets a un effet d’anesthésie et ça leur donne la force de continuer. Des gamines qui n’ont pas fini de grandir sont abandonnées entre les mains de détraqués et autres pervers. Des adultes malveillants bousillent leurs organes immatures, qui n’ont pas fini de se former... Le comble du dégoût est atteint avec l’apparition des nouvelles pratiques sexuelles comme l’ondinisme, la coprophagie et la scatologie [N.D.A. : je vous épargne les descriptions, c’est à vomir]. Les cassettes de zoophilie ont fait un retour fracassant. Des femmes prises dans tous les sens par des animaux mâles de différentes espèces; des hommes copulant avec des chèvres, des vaches, des chiennes, ou sodomisés par des animaux mâles. 
     L’auteure Amély-James Koh Bela est diplômée en sciences commerciales, marketing et gestion financière. Militante associative de longue date, elle lutte contre toutes les formes d’exclusion, de discrimination et de racisme. Présidente de la Commission de l’Information à l’Agence Internationale de Développement (AIDE - FÉDÉRATION), elle a entrepris avec l’aide d’autres associations internationales et ONG, un travail de terrain (enquêtes, observations, assistance aux personnes les plus démunies et fragilisées) qui lui a permis de découvrir l’ampleur des dégâts causés par le trafic international des êtres humains, notamment d’origine africaine.

(4) Lorsqu’on regarde des émissions de télé où l’on procède à des autopsies, exactement comme l’on dépèce les animaux dans les abattoirs, on se demande ce qui peut bien faire croire aux humains qu’ils sont supérieurs. La même énergie habite tous les sacs de viande. On devrait donc avoir le même respect pour tous les locataires de sacs, quelle que soit la forme. (Voyez l’Annexe Hiérarchisation, Prééminence sur les animaux) 

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